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vendredi 20 novembre 2009

Thierry Benazzi

S'il y avait eu la vidéo, s'il y avait eu un arbitre derrière les buts, si ma tante en avait... Navet, c'est aussi ce que l'on peut dire de ce match livré par un onze de France dépassé, submergé par l'événement face à de valeureux irlandais. Jamais le qualificatif de "manchots" n'a été aussi bien porté par notre équipe de foot incapable de se faire trois passes pendant deux longues heures, ulcérée par la peur de prendre un but et le risque d'attaquer. Immobile en quelque sorte et donc spectatrice de son propre naufrage, les pieds lourds, plantés dans le pré. Et pourtant... On y va!

Johannesbourg, Le Cap, Durban.
Voici les théâtres de tant de matches et parfois d'exploits du quinze de France. Et de déceptions aussi comme cette demi-finale en piscine en 1995 perdue pour quelque centimètres que Benazzi n'avait pu franchir, la main sur le ballon. Un fait de match, un jeu de main, une déchirure... L'histoire se répète mais l'issue n'est pas la même. Bien sûr, nous sommes tristes pour les irlandais et leur public formidable dont les footeux découvrent les qualités alors que cela fait bien longtemps que les spectateurs français de Lansdown Road connaissent les penchants fraternels pour le partage de la Guiness d'après match. Mais cette fois, la chance a tourné et les Bleus en ont profité.

C'est la loi du sport de haut niveau : tout tenter et ne pas se faire prendre. Le Baron se retourne dans sa tombe mais tout attaquant aurait pu faire la même chose et si Gallas ne marque pas derrière, le geste d'Henry fait trois lignes dans les journaux. Au moment où il met la main après presque 2 heures d'efforts qui lui font perdre un peu de lucidité, Henry ne sait pas que son geste aura les conséquences que l'on connait. Et effacera d'un coup l'exemplarité de sa carrière et la sportivité qu'on lui reconnaissait encore le matin même du match.

Il en va ainsi du sport business qui fait et défait les réputations et met les hommes à rude épreuve. Et chacun y va de son commentaire (moi y compris). On aimerait que ce match soit rejoué mais on ne peut pas tout effacer et revenir en arrière. Comme quand on a fait une grosse bétise ou embouti la voiture. Il faut assumer et avancer. Gageons donc que nos manchots sauront se reprendre et se forger un caractère pour gagner, peut-être, les quelques centimètres qui ont manqué à Benazzi à Durban le 17 juin 1995 et aller en finale de leur Coupe du Monde en pays Springbok.

http://www.youtube.com/watch?v=-a_iOO_vXOA