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dimanche 28 février 2010

La panne de jeu...

Il est amusant de constater que l'équipe de France joue sur les acquis de Bernard Laporte : la défense, la discipline. Les deux derniers matches ont été gagnés sur ces bases.
En Angleterre où je me trouvais ce week end, Jonathan Davies le célèbre gallois devenu commentateur de la BBC disait que le coach de la défense gallois était sûrement le deuxième meilleur au monde... derrière David Ellis qui officie pour l'équipe de France et ce depuis l'ère Laporte.

J'apprécie beaucoup Marc Lièvremont mais je peine à voir le schéma de jeu qu'il souhaite voir appliquer sur le terrain. Certes la défense est la base de l'attaque dans le rugby moderne mais que nous serait-il arrivé si nous n'avions pas fait 2 interceptions où si les gallois ne s'étaient pas emmélés les crayons. Nous aurions défendu de façon stérile car il ne me semble pas que nous ayons eu la capacité à créer derrière notre conquête.


Je trouve la remarque de Laurent Bénezech http://www.oeildebenezech.fr/ fort juste lorsque l'on compare le XV de France aujourd'hui aux Anglais de Woodward en 2003. Laisser la balle à l'adversaire et le faire déjouer sur notre force physique et notre organisation défensive, jouer les contres et marquer les pénalités. Ca c'était le rugby d'il y a presque 10 ans, aujourd'hui les Blacks nous ont montré la voie au mois de novembre à St Denis en faisant vivre le ballon.


Warren Catland, l'entraineur Gallois d'origine Kiwi, ignore totalement la prestation française et dit dans tous les journaux qu'il est fier de son équipe car elle a tenté de produire du jeu. Mais elle a perdu. Nous n'en n'avons pas créé et nous avons gagné. Pour le moment...

Seul le résultat compte et la France est toujours en lice pour un grand chelem après une victoire à Cardiff (ne l'oublions pas) ce qui est tout de même un exploit. Gageons qu'avoir joué à l'extérieur aura inhibé les velléités créatives françaises et que nos deux derniers matches à Paris nous permettront de voir un autre visage du XV de France, plus près du discours sur le jeu proné par Marc Lièvremont.

vendredi 26 février 2010

Duels au sommet

Rarement opposition des bleus nous aura donné l'occasion d'assister à des duels si pimentés. Si le match que s'apprête à disputer le XV de France face aux diablottins gallois sous le toît de Cardiff ce soir sent la poudre, c'est par ce qu'au-delà du signe indien de la 3° victoire d'affilée qui est à vaincre pour la première fois sous l'ère Lièvremont, les pistolets vont sortir au bout de dix pas dans tous les coins du terrain.

En première ligne tout d'abord où Adam Jones aura fort à faire avec la révélation du tournoi, Thomas Domingo, celui-là même qui donna le tournis à John Hayes, le pilier irlandais aux 99 sélections. Attention tout de même car le chevelu affiche 60 sélections au compteur et 31 ans "seulement" en comparaison ave les 37 du plongeur irlandais d'il y à 15 jours.

La troisième ligne où se trouve l'emblématique capitaine gallois Ryan Jones aux 36 capes et le gratteur de ballon champion du monde de la spécialité Martyn Williams sera un duel à 6 face à la triplette française Bonnaire, Dusautoir, Harinordoquy. Cela dit, il ne sera pas question de pétanque mais bien de rugby dans cet affrontement où la mobilité et le soutien rapide au porteur dans les rucks seront primordiaux. L'arbitre M. Kaplan aura aussi son mot à dire dans ces phases où anglo-saxons et français semblent appliquer la règle de façon parfois si différente.

Trihn-Duc a illuminé de sa classe le match de la France contre l'Irlande (derrière un pack qui avance) face à un O'Driscoll ombre de lui même (derrière un pack qui recule). Ce soir, nous verrons Stephen Jones (ils sont 4 Jones dans l'équipe, diable) qui, si on le compare à son équivalent irlandais est né comme lui en 1977. Au nombre des sélections, les chiffres restent les mêmes mais s'inversent : 98 pour O'Drsicoll, 89 pour Jones. Autant de points communs qui laissent augurer que l'ouvreur bleu devrait faire subir le même sort à Stephen Jones que celui réservé à Ronan O'Gara à St Denis il y a 15 jours. Méfiance quand même quant au jeu au pied du stratège gallois de Llanelli, auteur à ce jour de 788 points avec le Pays de Galles et dont on connaît bien la régularité du côté de Clermont.

Le centre de l'attaque nous réserve de bien beaux mano à manos tant la paire Roberts-Hooks est mobile, rapide et joueuse au pied. En cela, elle semble diamétralement différente de la paire rentre-dedans Jauzion-Bastareaud et c'est cela qui rend ce duel si intéressant. Les deux centres Gallois totalisent 185 Kg tandis que les bulldozers français accusent 217 Kg pour exactement la même taille moyenne. L'opposition des styles de ces 2 lignes sera forcément l'un des attraits principaux de ce match. Et l'on attend beaucoup de notre paire de centres face à des adversaires si différents d'elle alors qu'elle avait plié la paire O'Driscoll-D'Arcy qui lui était si resemblante sur le pré de St Denis. La tache lui sera-t-elle aussi aisée?

Une des clés du match pour voir se dessiner un vainqueur sera sans doute le combat de devant car ce sera au pack de gagner et distribuer les ballons qui permettront aux lignes arrières de briller dans les duels de fond de cale.

A ce titre, Julien Malzieu va dépasser d'au moins une tête ses compères des ailes au moment des hymnes et si Andreu venait à rentrer, nous assisterions à un match d'ailiers de poche que ne renieraient ni la paire catalane Syd-Candelon, ni les gloires récentes de l'équipe de France Bernat-Salles-Dominici. Un duel "au sommet" dont on se délecte déjà... au ras du gazon de Cardiff.

Allez les bleus! Dix pas et feu!

jeudi 18 février 2010

Article du Telegraph

Une fois n'est pas coutume, je vous propose un article de la presse anglaise que je me suis amusé à traduire (quelque peu librement sur la forme). N'hésitez pas à poster vos commentaires sur les points de vue de nos amis britanniques.



La première ligne Irlandaise s’en sort sans être accusée de meurtre contre la France.




L’Irlande ne peut plus se plaindre de la perfidie française liée à la main de Thierry Henry. L’équipe d’Irlande de rugby a tellement voulu tricher samedi soir qu’il n’aurait pas été surprenant de voir la mimine de Brian O’Driscoll sortir du chapeau à la fin du match contre le XV de France.


Par Mark Reason in Paris (traduit librement par Dag 111).


Publié dans The Telegraph : 9:07PM GMT 13 Feb 2010



A plat et dehors : Cian Healy prend un carton jaune et son équipe rentre à la maison avec une défaite contre la France. Photo: AFP/GETTY IMAGES


L’Irlande a joué une partie de la première mi-temps à 14 après que Cian Healy a écopé d’un carton jaune mais c’est toute la première ligne qui aurait dû sortir. Comme l’écrit Paul Ackford, le rugby va devenir l’anarchie tant la tricherie est devenue monnaie courante.


Les matches d’hier en sont un parfait exemple et les arbitres doivent maintenant officier selon la formule de Blair : « Dur contre le crime, dur contre les meurtriers ». Les plus gros meurtriers au Stade de France furent la première ligne Irlandaise et pourtant elle ne fut presque jamais inquiétée.


Healy reçut un carton jaune mérité pour un plaquage douteux sur Morgan Parra alors que la France avait l’opportunité d’aller à l’essai mais on frôle le scandale quand on voit que d’autres joueurs n’ont pas suivi. Wayne Barnes est un bon arbitre mais on peut penser qu’il s’est retenu, ayant déjà sorti un Irlandais du terrain.


Le suivant fut le talonneur Jerry Flannery qui asséna un bon râteau sur l’ailier Français Alexis Palisson. Un geste extrêmement dangereux en plus d’être un acte d’anti-jeu qui força finalement Palisson à quitter le terrain et qui aurait pu facilement lui casser la jambe.


Un samedi soir en banlieue, c’eut été la guerrilla urbaine.

Sur le pré, Flannery ne fut pas inquiété. Mr Barnes ne fit pas appliquer les lois du jeu et ne fit même pas mine de mettre la main à la poche pour infliger à Flannery le carton rouge direct que son geste méritait.


Mais avant de faire haro sur ce pauvre M. Barnes, voyons d’abord le contexte dans lequel officient les arbitres qui hésitent à mettre les joueurs dehors. Si Flannery avait été renvoyé au vestiaire pour y méditer sur la stupidité de son geste, les anciens auraient d’une seule voix accusé M. Barnes de pourrir le match, de gâcher le spectacle. "C’est un sport d’hommes " aurait-on entendu.


"C’est un sport de tricheurs” faudrait-il plutôt dire. Quelques instants après que Flannery ait été pardonné, la mêlée irlandaise eut à défendre sa ligne. Elle avait autant de chances de rester debout qu’un pissenlit face à un ouragan. C’est alors que les Irlandais firent ce que toute mêlée débordée fait dans le rugby d’aujourd’hui, elle alla au sol comme huit ânes sur une patinoire.

Le têtu John Hayes n’ayant aucune envie d’en découdre avec Thomas Domingo, il fit s’écrouler l’édifice. La farce continuant, l’arbitre M. Barnes avait plusieurs solutions. Il aurait pu et aurait dû donner un essai de pénalité alors que l’Irlande reculait et s’effondrait derrière sa ligne. Il aurait pu et aurait dû avertir Hayes pour son manque d’engagement. Et il aurait pu et aurait dû sortir le même Hayes.


Mais à l’instar des arbitres des matches de la semaine passée, M. Barnes a permis à la première ligne de s’en sortir sans être accusée de meurtre. La conséquence à long terme sera que la mêlée cessera d’exister comme une phase de jeu essentielle et que nous finirons tous par jouer à XIII.


Tricher est devenu si endémique dans le sport professionnel que l’on atteint le point de non-retour. Hier ce fut le tour des Irlandais, mais en d’autres occasions la France, le pays de la fourchette, a été au premier rang.


L’an passé, Mathieu Bastareaud avait déclaré qu’il avait été victime d’une agression en Nouvelle-Zélande alors qu’il était entré en collision avec la table de nuit de sa chambre d’hôtel. Le Premier Ministre Français présenta des excuses et Bastareaud voulu en finir en se jetant dans la Seine. « French player goes in Seine » (intraduisible) aurait pu être le titre des journaux. A présent, cela raisonne comme une métaphore.